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Le blog philosophique de francois CHARLES

europe

L 'EUROPE AGRICOLE

16 Mars 2012 , Rédigé par francoischarles Publié dans #europe

 

j'ai le plaisir de vous faire part d'anciennes publications de l'IRCE sur l'EUROPE agricole

 

 

 

 

 

 

 

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Mais à quoi jouent donc la Grèce, la zone euro et les banques ?

2 Novembre 2011 , Rédigé par francoischarles Publié dans #europe

L’euphorie fut de courte durée. Le gouvernement grec a validé l’accord « franco-allemand » de la zone euro mais veut donc le mettre au référendum au risque, très grand, qu’il ne passe pas. En conséquence, les 8% gagnés au CAC 40 en France ont vite fondu et la confiance dans l’euro, véritable ciment de l’Union, semble être désormais remise en question

 

Mais qu’en est-il vraiment ? Nous connaissons désormais par expérience le risque d’un référendum. Devons nous blâmer sans confiance ou espérer une réussite ? Avions-nous demandé aux autres gouvernements pour le faire ? Le chef du gouvernement grec cherche-t-il simplement à sauver la face sachant que ce plan ne fonctionnera pas ou est-ce simplement culturel pour une meilleure prise de responsabilisation ? A-t-il d’autres solutions ? Et si la Grèce voulait sortir sans quitter l’Union ? C’est son droit mais peut-être a-t-elle aussi des devoirs et en a-t-elle mesuré le coût ?  Quoiqu’il arrive, l’objectif positif est de profiter de cette situation pour établir une nouvelle gouvernance.

 

 

Par François CHARLES

conseil et coach en stratégie et management, économiste, ancien responsable international à la DGA, ancien partenaire officiel euro

Au gouvernement français, personne ne répond sur les autres options à analyser ni ne veut voir les risques d’un départ de la zone euro, comme si ce plan n’était que la seule et unique solution. Peut-être par manque de dispositif  prévu sur la façon de quitter cette zone avec les risques politiques et financiers engendrés. Peut-être parce que les conséquences analysées sont inavouables. Peut être surtout par manque de temps. Mais l’essentiel était de  travailler sur un document unique, facteur clé de succès dans toute négociation. Enlever 50% de la dette grecque semblait être une bonne décision pour éviter le risque de faillite et l’incohérence avec l’accueil des anciens pays lorsqu’ils étaient orphelins et représentaient un risque. Ce semi effacement gagnant-gagnant est courant par le FMI vis-à-vis des pays africains. Il en est de même en France dans le cas de continuité ou de reprises d’entreprises pour leur éviter la disparition avec la création de chômage liée ou dans le cas d’accompagnement de ménages surendettés. 

 

En définitive nous avons fonctionné comme si l’Europe était déjà fédérale à 17 en imposant à un membre une règle du jeu et une surveillance. Pourquoi effectivement ne pas la considérer comme une nouvelle application de la règle de subsidiarité mais dans un environnement pour l’instant en dehors du champ habituel du processus de co-décision.

 

Ce « oui mais », avec mise en place d’un référendum, apparait un peu comme « le coup du parapluie » que l’on ferme en réunion au siège, et que l’on ouvre une fois rentré chez soi. Il s’inclut parfaitement dans le triangle des jeux où chacun choisit sa place entre la « victime » ; élément pivot, éternel et confortable insatisfait adepte du « oui mais » ; le « sauveteur » attiré, voire cherché par la victime mais qui peut vite devenir « persécuteur » s’il ne définit pas la règle d’intervention au préalable.

 

On peut y adjoindre certains clichés d’analyse transactionnelle utilisés entre les personnes en négociation mais qui s’appliquent tout autant à des organisations, comme par exemple : « essaie un peu de récupérer ton argent » (EPRA) émis par le débiteur surendetté et blâmant les attitudes du créancier qui lui demande un paiement comptant ou encore « essaie un peu de ne pas me payer » (EPPP) émis par le créancier en blâmant le débiteur de n’être pas honnête et prompt dans ses remboursements. La Grèce, soutenue par les autres pays qui lui ont démontré les mêmes comportements, pourrait également jouer le jeu de « cette fois je te tiens salaud » (CFTS) en blâmant les banques par leurs attitudes sous-jacentes fausses et cachées de gain. La Grèce et la zone euro joueraient-elles aussi à « regarde ce que tu m’as fait faire » (RTMFF)  ou alors à « c’est toi qui m’a entraîné là dedans » (TMELD), jeux d’autodéfense souvent contrés par une actions de rejet miroir ou boomerang de la décision initiale.

 

La théorie des 3P (permission, protection, puissance) nous enseigne par ailleurs qu’il ne faut jamais de permission sans protection : une demande est elle formulée à la Grèce ? Une responsabilisation de cette dernière est-elle validée afin de ne pas « aller au casse pipe » ? Ensuite il convient de faire en connaissance de cause, bien construire SA permission, bien poser le SWOT (forces, faiblesses, opportunités, menaces), et enfin distinguer la Puissance « pour » et la Puissance « sur » avec souvent une nécessité de douce violence, sorte d’encouragement permettant de faire ce que l’on n’ose pas sans accompagnement (la tape « go » donné au parachutiste à la sortie de l’avion…). Dans notre cas, le représentant de la Grèce est bien sortie du Transall (avion de transport militaire TRANSport de l’ALLiance) mais a du subir une certaine violence pour ne pas avoir envie de l’appliquer ensuite à ses administrés.

 

On peut aussi analyser le style de leadership du gouvernement grec vis-à-vis de son peuple : davantage un style opérationnel et de processus que responsable et porteur de sens, pourtant le temps autocratique des généraux a disparu. N’aurait-il pas fallu passer d’abord au stade de bienveillance, limitant les échanges multiples, avant de passer tout de suite à la démocratie qui peut glisser vers un « laisser faire » du peuple s’il n’y a pas de leader fort. Par ailleurs, les personnalités grecques sont apparemment en attente surcontrôlée alors que les dynamiques franco-allemandes sont dans l’action. L’important est de se retrouver au milieu du gué.

 

La Grèce qui emprunte à 25% quand nous empruntons à 3% est pourtant dans le même sous-groupe de monnaie. Cela peut ne pas choquer quand on se place dans un groupe d’entreprises possédant des filiales plus ou moins endettées. Ceci représente simplement un risque quant aux mauvais chiffres de consolidation pour le holding, sans forcément le mettre en faillite à court terme, ni abandonner le « poids mort»  ou le « dilemme » s’il existe des « vedettes » ou des « vaches à lait » financières. Ce report de déficit peut même être intéressant pour des holding en commandite. Ce reporting n’existe pas encore en Europe sauf dans la constitution du budget de l’Union provenant de la TVA, de PIB et des droits de douane de chaque pays afin d’assurer des financements directs et indirects dans l’espace européen mais également partout dans le monde. Mais la triple notation nous surveille (voir les articles derniers sur « la fausse inquiétude des banques » et « qui veut la peau de l’euro ») et la solidité financière est un indicateur permanent.

 

La zone euro avait fait une demande de réforme financière à la Grèce comme elle l’a fait à l’Italie pour endiguer le risque de contagion. Mais comment était formulée la demande de sauvetage de la Grèce ? N’est-elle plus en capacité de prendre ses décisions ? Doit-elle être mise sous tutelle comme madame Bettencourt à cause de son patrimoine national ? Le bloc des 17 pays semble fonctionner « pour son bien » en parent bienveillant mais désormais normatif vis-à-vis d’un enfant adapté rebelle puis soumis qui semble l’accepter, du moins en apparence. La Grèce, plutôt « contrôleur, supporteur, mainteneur » dans la segmentation d’équipe, avec une gestion familiale mais par forcément de père de famille, accepte-t-elle d’être dépendante et acceptons nous nous même l’interdépendance ?

 

Et c’est là aussi que réapparaissent les vieux démons de l’économie politique : les comptes étaient a priori faux pour faciliter l’entrée de la Grèce ! Dans quel but ? L’erreur significative bien connue des auditeurs et commissaires aux comptes, pris entre la carotte de l’actionnaire et l’enclume de la déontologie, ne travaillant cette fois que sur les documents remis par le client, n’avait-elle pas été relevée ou dissimulée et au profit de qui ?

 

La Grèce  ne parvient donc plus à négocier avec le banquier et ce sont les autres qui négocient désormais pour elle avec une notion de puissance et de pouvoir « sur » les banques et sur la Grèce qui ne le veut peut être pas. Il s’agit également pour les autres d’obtenir un pouvoir « pour » maintenir un euro fort, valeur refuge remplaçant progressivement le dollar notamment pour les achats de pétrole.

Il l’était avant même d’être une monnaie scripturale. Mais doit il être aussi fort ? Oui pour attirer les capitaux dans les banques européennes, qui nous le rappelons ne sont pas en faillite (le cas DEXIA mis à part) et pour avoir des taux bas. Mais sachons également ouvrir la possibilité de rentrer directement dans le fonds européen en création s’il est contrôlé par la Commission. Non pour les grosses exportations en dehors de l’Union, sachant que nos échanges sont les plus vastes dans la zone euro et où un « Buy European Act » pourrait s’instaurer avec une notion de juste retour.

 

Les Chinois, financiers des Etats-Unis au même titre que les Japonais,  sont prêts à investir. Pourquoi s’en priver ! Mais ne cédons pas à la diplomatie du « carnet de chèque » que nous avons vécu à l’OTAN de la part des américains, amis militaires mais concurrents économiques pour les projets industriels. Sachons imposer certaines règles d’intelligence économique permettant de rester maître de notre patrimoine et de nos décisions, comme ils ont su nous l’imposer chez eux.

 

Les crises sont souvent salvatrices et savent assainir des situations. Donnons vite un coup de tamis à la fin de la courbe du deuil de cet élément en espérant pouvoir l’analyser et repartons de l’avant en connaissance de cause cette fois. Profitons de cette opportunité pour établir une vraie vision de la gouvernance avec un comité d’audit propre et des audits contradictoires, un fonctionnement à livres ouverts et à partage de responsabilité, des risques et des succès entre les pays et avec le système bancaire et pourquoi pas des notations de sous groupes réalisée par une nouvelle DG de la Commission, dont on sous-estime la compétence.

 

Profitons en pour continuer à intervenir sur les autres pays à crise déclarée, bâtir une vraie analyse de risque pour les nouveaux pays gavés en fonds structurels mais avec des cultures différentes, et parfois des critères non atteints et qu’il fallait mieux accueillir pour limiter le risque aux frontières. Réalisons des actions ciblées mesurables et déterminées dans le temps, renforçons les conditions d’adhésion et les audits et veillons à éteindre les flammes mais également créer les coupe-feux.

 

Profitons en pour créer l’Europe fédérale avec son style de le leadership, ses règles de fonctionnement, son image, sa culture, ses méthodes de travail, ses groupes et sous groupes, sa raison d’être, sa politique extérieure. Mais l'avenir et la vision européenne, ne seront pas un collage des identités et des aspirations de chaque pays comme les « pragmatiques » savent le faire avec des actions concrètes quand la stratégie est tracée. Il faudra de nouveau faire davantage confiance aux conceptuels et visionnaires qui mettront ces éléments dans l'alambic d’où sortira ce "qui est bon pour l'Europe" avec peut-être un centre de gravité différent.

 

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une autre solution pour une Turquie européenne

28 Octobre 2011 , Rédigé par francoischarles Publié dans #europe

A l’heure du risque d’indigestion européenne, on peut se poser une nouvelle fois la question : en quoi la Turquie est-elle européenne ? Certains responsables des années 60 travaillaient-ils sans vision globale ni maîtrise des risques…ni même connaissance de la géographie ?

 

1 – ASPECTS GEOGRAPHIQUES

Le Dictionnaire national Bescherelle de 1866 expose : D’une part, qu’en géographie ancienne, les anciens donnaient à l’Europe « pour bornes à l’ouest la mer Egée, le Pint Euxin et le Tanaïs, et au nord la Baltique » ; Que d’autre part, il s’agissait également de «l’ancienne province de l’Illyrie, formant la partie orientale de la Thrace et s’étendant tout le long de la côte qui regarde l’Asie Mineure, depuis le Pont Euxin jusqu’à l’Archipel ; et enfin qu’en géographie moderne, « l’Europe a pour limites au nord et à l’ouest l’Océan, au sud la Méditerranée, les Dardanelles, l’Hellespont et la crête du Caucase jusqu’à la mer Caspienne ; à l’est le cours de l’Oural, puis enfin la chaîne des monts Ourals jusqu’à l’océan glacial » soit une superficie « de 3900 km de longueur et 3500 km de largeur ».

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Par François CHARLES

Président de l’institut de Recherche et de Communication sur l’Europe

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A titre d’exemple, le dictionnaire Hachette encyclopédique de 1998 expose que l’Europe est « comprise entre l’océan Arctique au Nord, l’océan Atlantique à l’ouest, la méditerranée et la chaîne du Caucase au sud, la mer Caspienne et les monts Oural à l’est , soit une superficie de 10 519 793 km² » N’importe quel manuel de géographie le confirmera: la Turquie fait généralement partie du Moyen-Orient. Ainsi, on peut en conclure que seule la Thrace, partie « occidentale » de la Turquie, fait partie du continent européen.

 

2 – ASPECTS HISTORIQUES

Le regard historique peut néanmoins apporter d’autres éléments de réflexion. Dès l’avènement et le rayonnement de l’empire OTTOMAN au 13° siècle, la partie orientale du Bosphore a longtemps été englobée dans l’histoire européenne. Cependant, et depuis le traité de Lausanne de 1923, la Turquie est principalement implantée sur cette partie orientale, tout en conservant un pied stratégique sur la partie occidentale afin notamment de verrouiller la mer noire suite au non respect du traité de Sèvres de 1920.

 

3 – ASPECTS CULTURELS

La Turquie est un pays laïc abritant des minorités grecque, arménienne et arabes. L’Islam, sa religion majoritaire, est une religion du livre comme le christianisme. Toutefois, cette dernière trouve plus volontiers sa place au sein des pays arabes. Cette question, toujours sensible, pourrait être de nouveau soulevée si les anciens pays soviétiques du nord Caucase demandaient leur adhésion. Ainsi, pourrions nous parler de la partie islamique de l’Europe. Cet aspect est certes délicat et peut porter à grief mais il est de reconnaître que les religions islamiques sont généralement mieux acceptées de nos jours en Occident que la religion chrétienne en Orient.

 

4 – LA TURQUIE ET L’OTAN

En matière de défense, la Turquie fait partie de l’OTAN et en est même une pièce stratégique. Cette appartenance a facilité la mise en place des missiles américains sur son sol et en retour le déploiement des missiles soviétiques à Cuba dans les années soixante, avec la crise évitée de justesse grâce à la lucidité de certains hommes. Le pays est par ailleurs utilisé comme base arrière de l’OTAN pour les missions demandées par l’ONU. L’OTAN n’est pas l’Europe mais a toujours été un ciment et un vecteur  de synergie et d’intégration politique et économique pour l’Europe.

 

4 – LA TURQUIE ET L’UNION

Concernant le premier pilier, la Turquie est pays associé à la CE. Assistera-t-on à un rejet européen pour les marchés, les grands contrats, ? Les «européens» seront-ils haïs ? Où en est-on ? n’est ce pas déjà le cas ? La Turquie ne peut être considérée comme étant un portail vers l’Asie et les pays arables car le pays n’entretient pas de bonnes relations avec ses voisins. De plus, elle entretiendrait la plus grosse représentation au sein de l’Union en risquant de casser son ciment initial. Par contre, entrer dans l’Union donnerait à la Turquie une image de marque recherchée. Inclure la Turquie pourra soit résoudre certains problèmes intérieurs et donner une plus large étendue à l’espace Schengen (par comparaison à l’expansion et la maîtrise des frontières de l’empire romain); soit déstabiliser les deuxième et troisième pilier, voire la future constitution, du fait des frictions avec la Grèce, de sa politique ethnique, sans parler des problèmes diplomatiques futurs de la nouvelle Union envers ses voisins syriens pour la gestion de l’eau !

 

5 – LA QUESTION DE CHYPRE ET D’ISRAEL

Quant à la demande faite par le ministre des affaires étrangères israélien d’adhérer à l’Union (si c’est bien de cela dont il s’agit et non d’une demande de coopération similaire à celle faite par la Tunisie et les pays du Maghreb), cette dernière ne peut qu’être rejetée d’un point de vue géographique, Israël étant baignée par la Méditerranée mais se trouvant sur le continent et au Sud du Caucase et de la Turquie.

 

6 – UNE SOLUTION DE TRANSITION ?

 Devant ces constats exposés brièvement, une réflexion gagnante serait d’admettre la Turquie mais pour la seule région de Thrace, genre de « zone Europe » avec une mise en place de structures de contrôle au niveau du Bosphore; veiller au bon fonctionnement des liens entre les deux parties du pays ; et admettre éventuellement à terme la Turquie entière mais avec les autres pays du Caucase, avec une concession turque quant à la représentativité en terme de voix.

 

7 – UNE SOLUTION DE SORTIE DE CRISE ?

La gouvernance de l’Europe a réagi et à fait face au pouvoir de ses banques. On peut aussi se laisser aller à penser que la Turquie aurait aussi pu proposer…d’accompagner de façon bienveillante et sine die l’économie grecque, son éternelle ennemie, comme l’étaient la France et l’Allemagne jusqu’à ce qu’elle rentre dans l’Europe ?

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CRISE FINANCIERE : MAIS QUI VEUT DONC LA PEAU DE L’EURO ?

22 Septembre 2011 , Rédigé par francoischarles Publié dans #europe

La France surfe sur une nouvelle vague de crise financière, entraînée cette fois elle-même par les banques et les agences de notation comme aux Etats-Unis qui a finalement et tranquillement élevé son niveau acceptable. Mais quelles sont les réalités ? N’y a-t-il aucun risque ? Etat-ce un coup de semonce ? Cette crise va-t-elle enfin souder le couple franco-allemand et l’Europe même si des strates différentes doivent continuer à apparaître… comme sur nos pièces de monnaie ?

 

 

Par François CHARLES*

 

* conseil en stratégie et management en Europe, économiste, ancien responsable de politique industrielle et d’intelligence économique à la DGA, ancien partenaire euro et conseil financier, Président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe

 

Méthodologiquement, il convient de rassurer en rappelant le ou les objectifs annoncés, leur mesurabilité qualitative et quantitative et les critères définis pour les atteindre, le fait qu’ils sont réalistes et réalisables car définis en connaissance des réalités, les options prises et le calendrier retenu. Il convient également d’en mesurer les risques de toute nature, en retenant ceux  paraissant inacceptables selon certains critères puis en établissant des actions de réduction.

 

Mais devons nous gérer ou anticiper la crise ? Sommes nous en train d’éteindre le feu de forêt ou de créer un coupe feu ? Sans doute les deux et il est important de ne pas mettre toutes les forces au même endroit pour être certain de gagner.

 

L’Euro a consolidé l’Europe qui apporte bien des avantages aux populations sans qu’elles ne le voient toujours. Sans la monnaie, le bloc se serait fragilisé depuis 10 ans de crises financières. Il nous a permis de compenser les vagues financières japonaises, russes et dernièrement américaines et a même endigué pendant de nombreuses années les potentielles remontées d’intérêt des pays comme la Grèce, l’Espagne et le Portugal. Les banques ne croyaient pas en un euro fort alors qu’il l’était déjà dans les échanges entre banques depuis l’ECU ! Le passage à l’Euro nous a fait digérer indirectement une inflation qui de toute façon aurait du être vécue, de façon certainement moins forte. L’euro fort ne nous gêne pas dans la masse de nos échanges commerciaux car notre premier partenaire commercial est l’Allemagne ! Par contre, la montée par le haut de certains pays européens s’est faite trop rapidement avec l’accompagnement des banques qui, en l’absence de vision de remboursement, veulent désormais une sécurité légitime court terme. Quitter la zone euro comme on quittait le SME serait une décision lourde et insensée. Le couple franco-allemand, véritable pierre angulaire avec ses deux faces complémentaires ne doit pas uniquement éteindre le feu mais donner du sens tout en sensibilisant et responsabilisant les autres membres de l’Union.

 

Les risques et surchauffes liés à L’Irlande, la Grèce, l’Espagne et au Portugal, comme en son temps l’Irlande, sont en grande partie issus des injections des fonds structurels européens institués pour consolider et renforcer le socle économique par rattrapage infrastructurel et social. Financés par la TVA, les droits de douane et un pourcentage du PIB, ils encouragent et répondent aux travaux décidés stratégiquement par chaque pays. N’en finançant pas la totalité, ils ont du même coup engagé les pays eux-mêmes et leurs banques à accompagner cette dynamique dans une volonté de développement et dans une logique de profit. Les grandes entreprises industrielles n’ont pas bénéficié directement de ces aides indirectes mais l’image redorée de leur pays a sans doute été un vecteur de leur réussite. La France ne bénéficie que désormais très peu de ces aides, voire peine à les utiliser. L’indigestion des pays de l’Est, largement bénéficiaires de cette aide et des technologies et infrastructures financées, ne se fera sans doute pas ou d’une autre façon car certaines composantes sont différentes. Il s’avère néanmoins important de surveiller ces fonds pour éviter tout embrasement et toute déstabilisation potentielle.  L’Europe subirait l’effet inverse que celui escompté quand nous avons décidé de les accueillir, d’une façon sécuritaire alors qu’ils apparaissaient orphelins et donc à risques. Ces derniers peuvent également se désolidariser d’eux-mêmes pour éviter l’onde de choc sans oublier qu’ils étaient anciennement sous l’influence de la zone… Mark.

 

Comparant volontiers les Etats aux entreprises dans la notion de concurrence, on peut néanmoins être indigné qu’une agence de notation, payée généralement par les banques, puisse décider si un Etat est capable de rembourser sa dette et quel sera son avenir. La politique keynesienne et sécuritaire européenne n’a pas obligé les banques à prendre des risques inconsidérés et ces dernières n’ont aucune légitimité à se considérer comme victime. Par contre, les systèmes financiers ont bénéficié de la dynamique des Etats mais souvent freiné ou accompagné sans motivation les dynamiques en faisant valoir que « les visions à trop long-terme et risquées ne les intéressaient pas ». Ce « jeu » victime/sauveteur/persécuteur a ses limites quand il s’agit de la chose publique.

 

Comme pour un mariage, ces messages nous rappellent notre attachement européen quoiqu’il arrive même si certaines réalités nous imposent parfois des choix à court ou moyen terme et des mesures immédiates fortes peu agréables mais salvatrices en terme de gestion de risque.

Certaines réalités s’imposent : Il s’agit aujourd’hui de baisser le risque de sur-endettement et de notation ;  il serait injuste que la France perde sa crédibilité alors qu’elle ne bénéficie plus autant, comme l’Allemagne, de cette manne financière indirecte ; il n’est pas normal que le contribuable en face les frais même si ces aides indirectes lui ont été profitables; il serait sans doute plus responsable d’arrêter de demander aux banques afin de limiter le pouvoir qu’elles exercent; nous vivons des crises depuis toujours, celles-ci sont plus violentes mais plus courtes ; nous sommes à l’origine de la construction européenne mais nous pouvons établir des sous-groupes de pensée et d’action (défense, fiscalité, buy european act…) en fonction des capacités des uns et des autres pour endiguer la crise (les trois piliers de Maastricht nous ont permis d’avancer dans cette construction) sans forcément détruire les fondamentaux ; les règles européennes imposent une notion de concurrence et la non ingérence des Etats sauf dans certains cas notamment sur des secteur à compétence nationale (art 296).

 

En prenant à leur jeu les agences de notation sur leur écriture, comme elles le font pour les entreprises, une mesure immédiate consisterait à court terme de transférer une partie de la dette par titrisation vers les entreprises sous tutelle à compétence nationale (armement, haute technologie…) bien trop souvent accompagnées sans vision partagée, sans livre ouvert  et sans vrai partage de risques. Cette compensation pourrait être rachetée sous la forme de contrats à long terme ou de partenariats publics-privés.

 

Deux mesures financières « coupe feu » consisteraient d’une part à instituer une TVA sur les transactions financières dont nous parlons depuis longtemps, avec peut-être une fiscalité différence au sein et à travers l’Union et d’autre part à accroitre la part ponctionnée sur la TVA, sans forcément instituer une TVA européenne car le budget européen se greffe déjà sur nos produits. La TVA reste un impôt de régulation indolore et équitable dans la mesure où les grosses dépenses génèrent de grosses taxes.

 

S’agissant de la réforme de la gouvernance européenne, qui pourra peut-être mettre en place son propre système de notation, il sera intéressant de comprendre cette fois les différences de leadership entre les Etats et les institutions (responsable, opérationnel, psychologique, historique…) applicable notamment sur la prise de décision européenne.

 

CRISE FINANCIERE : MAIS QUI VEUT DONC LA PEAU DE L’EURO ?
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